La valorisation des projets en biotechnologie

Le 11 avril 2019 s’est tenue sous l’égide de France Biotech une matinale sur « la valorisation des Biotech ».

Thibaut du Fayet, Transgene et Julien Herenberg, Aequido Finance Audit ,l’opérationnel et le financier, ont contribué à répondre à ces questions:

  • comment valoriser de manière objective sa Biotech?
  • comment se préparer à son évaluation par des financiers?

ils ont d’abord insisté sur les composantes de la valeur:

  • valeur en l’état
  • potentiel interne de valorisation (avant partenariat)
  • valeur stratégique (synergie avec une pharma acheteuse)

Ont été reprises les méthodes classiques de valorisation, et notamment le DCF (discounted cashflow) et le DCF probabilisé.

Ces méthodes doivent être émises à l’épreuve:

  • de la dynamique de la start up (arbitrages, décalages temporels)
  • de la sortie (vente, licence, exploitation en propre).

Abandonner, croître, s’adapter, échanger: la méthode des « options réelles » s’ouvre au dirigeant, tou en gardant à l’esprit que toute évaluation peut se ramener à son RNPV (Risk-adjusted Net Présent Value), lequel sera naturellement affecté par le taux d’actualisation retenu (taux souvent faible 9-10% chez les Pharma, et plus élevé (13, 15 ou plus) chez les Biotech et leurs financeurs).

Entre la biotech et la pharma, le partage de valeur dépendra naturellement du stade de développement.

Les couts de la boite (et notamment ses couts de phase II et III) seront analysés, mais sont relativement prévisibles.

 

Plus difficile et plus importante est l’évaluation des revenus, du Minimum Peak Sales à atteindre, lequel est fonction:

  • de la taille de la cible
  • de la part de marché escomptée
  • et surtout du prix de vente projeté.

Ce dernier est la clé de tout l’édifice d’évaluation.

Il peut parfaitement être anticipé, notamment:

  • en examinant les concurrents sur le marché
  • en s’intéressant aux bénéfices phrase-économiques de notre molécule
  • et surtout en dialoguant le plus tôt possible avec les organismes de HTA (Health Technology Assessment).

Ces early dialogs sont favorisés en Europe au niveau de l’EMA par la possibilité d’interroger plusieurs autorités nationales (HTAs) simultanément.

Le manager de la biotech pourra enfin valoriser à un instant donné chaque élément de son portefeuille produit, pour aboutir en théorie à une valeur d’entreprise crédible.

Il prendra soin, s’il est coté, de confronter son évaluation avec celle des brokers, et surtout il n’hésitera pas à partager certaines de ses hypothèses avec eux, pour s’assurer de la cohérence de leur appréciation.

Bien entendu, dans un marché où les biotech françaises sont largement sous évaluées, ces calculs pourront se révéler sans rapport avec la transaction effective (même si la transaction effective reflète bien, pour l’acheteur, la « valeur stratégique » vue plus haut).

Dernier point: On attendra du manager de biotech qui évalue ainsi avec soin et avec réalisme ses candidats et son entreprise qu’il améliore sa gouvernance à la lumière de ces méthodes.

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