Le risque cyber pour les biotech

L’actualité récente vient nous rappeler l’importance de ce risque dans les sciences de la vie :

Fin février 2021, le site spécialisé ZATAZ découvre que 491840 dossiers médicaux de patients (correspondant à des prélèvements effectués entre 2015 et 2020) circulent sur le « dark web ».

Le pirate aurait pénétré le logiciel possiblement périmé Mega-Bus, de l’éditeur Dedalus.

Les chances pour une PME d’être hackée, de subir un ransomware ou de devoir fermer son site marchand à cause d’un virus sont plus élevée que d’être victime d’un incendie !

Et pourtant, les garanties courantes des contrats sont plutôt « old school »…

Quels sont les risques encours ?

Le ransomware :

Une PME reçoit un mail anodin qui introduit un virus dans son système.

Le virus émet un message réclamant le paiement de 10 000 euros sous 24h sous peine de perte de données.

Déni de service :

Le site de vente de la PME est assailli de messages qui le rendent inaccessible.

Perte ou vol de données :

Le fichier-clients de l’entreprise est volé à distance.

Prise de contrôle du PABX :

Les pirates ont réussi à prendre le contrôle du standard téléphonique (PABX) de l’entreprise. Résultat : Pendant un week-end entier, émission d’appels vers un numéro surtaxé, entraînant une facture téléphonique de plusieurs milliers d’euros.

Malveillance d’un ex-employé :

Un ancien employé réalise une copie de l’ensemble des dossiers-clients d’un cabinet médical et menace de les diffuser.

Usurpation d’identité :

Un pirate a créé un site Internet au nom de l’entreprise et détourne ainsi des demandes adressées à ‘entreprise.

Dénigrement :

Une PME s’aperçoit qu’Internet est inondé de messages malveillants à son égard.

Quelles sont les précautions à prendre ?

            Filtrer ses connections entrantes, à l’aide d’un pare-feu

            Sécuriser les messageries (anti-phishing)

            Mise en place d’un anti-virus

            Mettre à jour régulièrement ses systèmes

            Réaliser de vraies sauvegardes régulières externes

  Les garanties offertes par les polices cyber :

Responsabilité civile :        Par exemple en cas de divulgation de données-client

Frais engagés :                    

Frais de notification aux tiers

Consultant informatique

Nettoyage du système

Restauration de l’image

Pertes subies :         Pertes d’exploitation

Conclusion : La fraude

La vraie fraude n’est pas toujours informatique (voir la « fraude au président ».

L’entreprise peut être victime d’une perte, d’une action malveillante sans lien avec ses systèmes.

Les meilleurs contrat cyber+fraude restent cependant onéreux…

Les biotech ont parfois du mal à trouver des contrats cyber :

-celles qui ne font pas encore de chiffre d’affaire ont tendance à déconcerter les assureurs

-ces mêmes assureurs sont très prudents devant, justement, les risques de perte ou de détournement de données à l’occasion notamment des essais cliniques (même si la biotech ne reçoit que des données anonymisées de la part de son fournisseur, le CRO).

« J’peux pas, j’ai assurances! »

La check-list du DAF de biotech ou medtech

 

Dangers du vivant, absence éventuelle de chiffre d’affaire, organisations légères : les assureurs n’aiment pas les entreprises des sciences de la vie ! Raison de plus pour bien s’organiser…

1 Quel type d’assurance Responsabilité Civile ?

La RC « médicale » d’une medtech ou d’une biotech doit être souscrite auprès d’une compagnie spécialisée, capable de prendre en compte les risques spécifiques du secteur (substances manipulés, travail en laboratoire, dispositifs en contact avec le corps humain…) :

Chubb, CNAHardy, HDI, QBE, AXAXL, Allianz AGCS,..

La RC Produit couvre les conséquences financières de la mise en marché d’un produit défectueux. Tant que la biotech n’est pas en essai de phase 3 ou en phase de commercialisation, elle peut probablement s’en passer et se limiter à une « RC Exploitation » bien moins onéreuse.

2 Sommes-nous prêts pour les assurances de nos essais cliniques ?

Obligatoires ou exigés par les comités d’éthique, ces assurances sont difficiles à construire, couteuses et variables selon les pays. Elles doivent suivre les évolutions du protocole.

Il est important de s’adresser à un courtier spécialisé, qui saura mobiliser des compagnies capables de proposer des solutions quel que soit le pays de test et fournir des attestations en quelques jours.

3 Nos locaux sont-ils correctement assurés ?

Assurer des locaux parait une chose banale. Pourtant, les biotech ou medtech partagent souvent une partie de leurs locaux (avec une université, dans un incubateur, …). Elles partagent parfois leur matériel ou utilisent celui d’autrui. Il convient de vérifier que l’assureur en est informé et le contrat adapté.

4 Nos matériels importants sont-ils assurés, et comment ?

Les matériels-clés (HPLC, microscope, …) valent très chers et sont précieux.

A fortiori s’ils sont en leasing, ils doivent être correctement assurés via un contrat appelé Bris de Machines (qui, de surcroit, les couvre pour des incidents fortuits appelés « bris internes »).

5 Avons-nous une garantie Cyber ?

Les virus et autres intrusions informatiques peuvent paralyser l’activité, lui faisant prendre du retard, et surtout occasionner des pertes de données de recherche, ou -pire- des fuites d’informations sensibles ou confidentielles. La biotech/medtech peut s’en prémunir à travers un contrat « Cyber ».

6 Comment assurer notre nouvelle filiale aux US ?

Financement, coordination d’essais, recherche, … : Très vite, les start-up sont tentées d’avoir un pied outre-Atlantique. L’assurance des locaux, des personnels mais surtout la RC américaine, ont un vocabulaire et une logique fort différents des contrats français. 

Les assureurs classiques sont d’ailleurs souvent incapables d’étendre leurs garanties aux USA. S’y rajoute l’obligation d’avoir un courtier local. Pourtant, des solutions existent, permettant d’avoir un contrat global plus sécurisant.

7 Quid des collaborateurs à l’étranger ou qui voyagent ?

Filiale, congrès, réunion, … : les cadres et chercheurs sont appelés à bouger.

Attention à les garantir sur 3 aspects :

-leur Responsabilité civile à l’étranger (incidents de tous ordres)

-leurs frais de santé (en cas de maladie ou accident dans un pays sans grande couverture sociale)

-leur rapatriement éventuel (en cas de maladie ou de problème familial)

8 Quelle prévoyance, quelle mutuelle ?

Dès le 1er salarié, la medtech ou la biotech doit légalement proposer :

-une prévoyance collective (garanties en cas de décès, arrêt de travail, invalidité)

-une santé collective (remboursement des dépenses de santé)

 à tous ses salariés (et en s’interrogeant sur les nombreux cas particuliers : stagiaires longue durée, doctorants, personnels mis à disposition…).

Si l’entreprise dépend, ce qui est souvent le cas, de la Convention Collective de la Pharmacie (CCN 176), les garanties à respecter sont généreuses et difficiles à obtenir des compagnies traditionnelles.

9 Et pour le chef d’entreprise ?

Le patron de biotech/medtech est un personnage très exposé. Souvent à l’origine du projet, il l’anime et le porte devant de nombreux cercles. Il se donne sans compter.

Il devrait réfléchir à plusieurs outils d’assurances pensés pour lui :

-l’assurance perte d’emploi, si la belle aventure s’arrête et qu’il n’a pas cotisé à Pôle Emploi

-l’assurance emprunteur, s’il est amené à lever lui-même des fonds, en phase initiale

-l’assurance homme-clé, qui lui permet de financer un manager de transition s’il est victime d’un accident important même temporaire

-sa prévoyance personnelle, au bénéfice de sa famille

-une assurance D&O (Directors & Officers) dite encore RCMS (RC des Mandataires Sociaux) qui le couvre dans le cas (hélas fréquent) de mise en cause personnelle.

10 Comment rassurer les investisseurs ?

Ils mettent de l’argent dans l’entreprise, ils veulent vérifier qu’elle ne coulera pas en cas de sinistre ou de défaillance physique du CEO !

Les investisseurs vont notamment examiner si les plafonds de garantie des polices décrites plus haut au point 9 sont suffisants.

A fortiori, en cas d’introduction en bourse (Euronext, Nasdaq), ils voudront des polices robustes, avec des montants élevés, aux clauses adaptées, émanant de compagnies de premier rang, capables de les protéger quand ils sont administrateurs.

Conclusion :

Une start-up ne se résume pas à son pipeline et sa capacité à lever des fonds.

Une bonne gestion des assurances peut lui éviter des retards dans les essais cliniques, contribuer à la bonne opinion des bailleurs et à absorber de manière résiliente les inévitables imprévus.

Les associations de patients et leurs assurances

En général créées à propos d’une maladie ou d’un syndrome, les associations de patients sont près de 14000 en France.

Parfois et même souvent créées (et gérées) à l’initiative soit du corps médical, soit de malades, de parents de malades vivants ou décédés, elles forment un tissu associatif vivant, avec de grandes associations et de plus petites, des fédérations, des associations nationales ou régionales.

Ces associations doivent être agréées par le Ministère de la Santé en vertu des lois du 4 mars 2002 et 9 août 2004.

Objectif des associations de patients :

Elles ambitionnent surtout d’apporter de l’information, de la formation, une assistance juridique, technique, financière à leurs membres.

Elles ont parfois une activité de lobbying importante.

Elles interviennent dans les établissements de santé (aide aux patients, accompagnement en soins palliatifs). 

Les bénévoles à l’hôpital sont d’ailleurs tenus d’adhérer à une association de bénévoles, elle-même soumise à assurance (cf Circulaire DHOS/SDE/E1 n° 2004-471 du 4 octobre 2004 et aussi plus bas).

Notamment quand elles ont été créées sous l’égide de médecins, et/ou quand elles sont soutenues par des entreprises pharmaceutiques, elles peuvent être à l’origine d’essais cliniques dans le domaine qui les intéressent.

Dans une évolution « à l’américaine », et grâce aux nouvelles dispositions des class actions à la française (La loi Hamon du 17 mars 2014), elles commencent à faire des demandes financières au nom de leurs membres (même si le bilan de la loi Hamon reste mince à ce jour).

Elles ont une action primordiale dans le cas de maladies rares pour :

            -fédérer des patients par nature isolés

 -mutualiser des demandes auprès des pouvoirs publics, des autorités de santé ou du corps médical

Moyens des associations de patients :

Comme toutes les associations 1901, elles reposent sur :

            -des cotisations

            -des subventions (publiques ou privées)

            -des dons, des legs

            -la valorisation de leur patrimoine éventuel

            -des ventes de boutique ou surtout des opérations exceptionnelles

Pour certaines, le financement des laboratoires est une part non négligeable (environ 40% pour de grandes associations). Et pour les laboratoires, les budgets correspondants sont significatifs.

Activité des associations :

Ces associations vont avoir des activités multiples :

-permanences téléphoniques

-activité éditoriale (fiches techniques ,..)

-réunions de patients

-sorties, évènements

Assurance des associations de patients

1 Assurance Responsabilité civile :

Comme toute association, comme toute personne morale, l’association se couvre contre des mises en cause pécuniaires. Ces mises en cause peuvent venir :

-de ses adhérents

-de ses bénévoles

-de ses bailleurs

-de l’administration

-de spectateurs (attention à déclarer le nombre et type d’évènements)

-du public en général

La jurisprudence a constamment aggravé la responsabilité des associations en retenant à leur encontre une présomption de responsabilité du fait des personnes dont elles répondent (membres et supporters, mineurs en difficultés, handicapés mentaux ,…).

2 Responsabilité Civile du dirigeant :

La responsabilité d’un dirigeant d’association –même bénévole- peut être engagée par son association, par le biais de ses membres, dès lors qu’il est possible de prouver une faute de gestion personnellement imputable au dirigeant.

La faute de gestion correspond à tout manquement à la législation et à la réglementation en vigueur ainsi qu’aux disposition statutaires de l’association.

Par ailleurs, tout acte accompli par le dirigeant en dehors de l’objet social de l’association ou représentant un dépassement de ses fonctions est susceptible de mettre en jeu sa responsabilité civile.

Le dirigeant (le président, surtout) sera mis en cause personnellement en cas de mauvaise gestion :

            -financière (cessation de paiement, problèmes fiscaux)

            -de ses assurances (absence de couverture)

            -de ses salariés

Le caractère « sensible » des associations de patients (malades, parents,..) doit inviter à s’assurer correctement en « RC des dirigeants ».

3 Protection des bénévoles :

En cas d’accident, et très étonnamment :

-les salariés de l’association sont correctement couverts (par le contrat collectif)

-les tiers (le public, les adhérents…) le sont également (par la Responsabilité Civile)

-….mais les bénévoles ne le seront pas ! Ils n’ont plus qu’à se tourner vers leur assurance (éventuelle) personnelle.

On comprendra donc que, par efficacité et équité, l’association doit souscrire une couverture spécifique pour les bénévoles.

4 Assurance évènementielle :

Kermesse, salon, sortie, … : tout évènement important doit faire l’objet d’une déclaration à l’assureur (ou, mieux, être prévu dans le contrat initial).

Il est même possible (contrats « Protection de l’Image et du Public »), pour des évènements importants, de prévoir une garantie (une somme) perceptible directement et rapidement par des spectateurs lésés (ce qui évite qu’ils se retournent contre l’association et sa RC).

5 Les biens de l’association :

Les locaux (même et si surtout locataire), les matériels, doivent être correctement assurés.

6 Aspects cyber :

Site bloqué, détournement de données-adhérents, etc : ce type de sinistre est aujourd’hui plus fréquent que les bêtes dégâts des eaux.

7 Assurances collectives :

Déjà évoqués, les contrats Prévoyance et Santé collectives sont obligatoires (dès le premier salarié).

8 Essais cliniques :

Si l’association est promoteur ou co-promoteur d’un essai clinique, elle doit générer, en vertu de la loi Huriet-Sérusclat du 20 décembre 1988 (pour la France) une assurance, préalable à l’examen de son essai par le Comité de Protection des Personnes.

Conclusion :

Les associations de patients doivent maîtriser (avec l’aide de leur courtier) les outils d’assurance classiques de toute association 1901.

Le caractère sensible de leur sujet leur impose de prêter une grande attention à leur RC et surtout à la RC « dirigeants ».

Enfin, si elles sont actives dans le domaine de la recherche, elles devront se plier à la nécessité de l’assurance des essais cliniques.

Biotech recherche DAF, désespérément

Un article d’avril 2019 de Rose Mistri-Sommers du cabinet de recrutement Russel Reynolds illustre les difficultés de recrutement des DAF dans le secteur des biotech.

Même si l’article est centré sur le contexte US (plus dynamique en termes d’IPO), il peut donner matière à réfléchir aux biotech françaises.

-Il souligne d’abord (aux US) l’explosion du nombre de biotech listées (plus 126 firmes en 5 ans).

-il rappelle la tendance à ne recruter de CFO qu’originaires du secteur

-le phénomène est aggravé par le caractère « insulaire » des biotech (un DAF y a en moyenne 15 ans d’expérience du secteur, alors qu’aucun autre secteur ne dépasse les 8 ans)

-cette rétention entraîne une tendance à étoffer les missions du DAF, vers un rôle de COO, vers des fonctions de stratège ou autre.

-la rareté pousse les biotech (même si leurs boards y sont réticents) à recruter des contrôleurs de gestion senior venant de « big pharma », sans expérience du poste. Une expérience en Relation-investisseurs ou en banque d’affaires sera aussi appréciée.

-la même rareté encourage des débauchages en provenance d’autres secteurs, de préférence technologiques (comme les dispositifs médicaux).

-quand la biotech arrive en phase de commercialisation, un DAF venant d’un secteur complexe et à faible marge peut s’avérer fructueux.

-il insiste enfin sur la nécessité de mieux planifier les évolutions de carrière du DAF et de son service.

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Bravo! Soit vous avez déjà une pratique des « clinical trials », soit vous êtes prêts à entrer en phase II..

Hum..

Beaucoup de détails importants (langues, mentions,..) sont nécessaires pour passer les barrières réglementaires, avec des variations selon les pays.

Faites-vous assister d’un professionnel, pour mieux vous concentrer sur vos candidats et votre processus de recherche.

#1 L’assurance Essais Cliniques est une assurance de responsabilité

L’assurance des essais cliniques est typiquement une assurance de responsabilité (Liability aux USA ou Canada), c’est à dire qu’elle protège contre des mises en cause pécuniaires (=assorties de demandes financières), de la part de patients, anciens patients, praticiens, autorités, etc..

#2 L’assurance Essais Cliniques est obligatoire

Dans certains Etats (États-Unis, Brésil, Chine par exemple) l’assurance n’est pas obligatoire ;

D’autres pays comme le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande, la Finlande notamment, imposent la souscription à une police locale mais sans montant spécifique ;

D’autres enfin, comme la France ou l’Allemagne, imposent pour tout essai une assurance dont la police et les montants sont spécifiés.

 

Même non légalement obligatoire, l’assurance peut être incontournable si exigée par le Comité d’Ethique local.

#3 Les montants de garantie peuvent être choisis par le promoteur

Mais assez rarement:

-En France, la loi impose une garantie minimale d’un million d’euros par patient et de six pour le protocole.

-En Allemagne idem

 

-Aux US, le sponsor choisira librement des montants de garantie (assez élevés): ex 2 mios USD par patient, 2 mios USD par protocole

-En Europe de l’Est, les montants pourront être plus faibles (moins de 500 000 euros par patient et moins d’un million par essai)

 

Ces montants reflètent en définitive la hiérarchie des coûts de procédure et de dédommagement pour les accidents corporels dans chacun de ces pays.

#4 Les garanties s’expriment par patient et par essai

Les garanties s’expriment:

-par patient (ex 600 000 euros)

-par protocole (= par essai) (ex 2 000 000 euros)

-éventuellement « per aggregate » (ex 3 000 000 euros) reflétant le montant maximum que la compagnie accepte d’avoir à débourser (par exemple sur une année entière)

#5 Certains assureurs refusent les molécules nouvelles

Les molécules nouvelles, les dispositifs médicaux très innovants, ou invasifs, les modes d’étude très originaux,…:

L’assureur a une aversion pour l’inconnu, qui l’empêche de faire référence à des tables actuarielles pour coter un risque (ou simplement l’accepter/le refuser)

#6 Le certificat doit être dans la langue du pays

Ou plus précisément dans LES langues du pays (ex français/néerlandais en Belgique).

Souvent le certificat est produit 1 en anglais 2 dans la langue vernaculaire.

#7 Le certificat doit mentionner l’adresse des centres

Certains pays/certains comités se contentent du nombre de centre, d’autres veulent la liste des centres, d’autres les adresses: une grande variabilité réglementaire existe encore malheureusement.

#8 La loi Huriet donne un délai de 10 ans pour les réclamations

Les victimes peuvent présenter leur réclamation pendant 10 ans à compter de la fin de la recherche.

#9 Aux USA, l’assurance des essais s’assimile à une RC classique

Aux US, la biotech remplit une demande de Liability classique (un peu l’équivalent de la RC Médicale dont elle dispose pour son activité générale).

#10 Le protocole et la Lettre d’Information au Patient suffisent pour coter

Ces 2 documents sont les pièces essentielles:

-le Protocole permet à l’assureur d’examiner l’hardiesse du projet de recherche et la qualité de la méthodologie

-la Lettre d’information au patient (obligatoire par ailleurs) sécurise la biotech et l’assureur dans la mesure où le patient est correctement (et dans des mots simples) mis en garde

-l’assureur se porte également juge de la cohérence entre les 2 documents

 

Au delà, l’assureur a bien évidemment besoin de données quantitatives (nombre de patients screenés) et qualitatives (pays, nombre de centres, durée de l’tude, qualité du CRO)

finish

La valorisation des projets en biotechnologie

Le 11 avril 2019 s’est tenue sous l’égide de France Biotech une matinale sur « la valorisation des Biotech ».

Thibaut du Fayet, Transgene et Julien Herenberg, Aequido Finance Audit ,l’opérationnel et le financier, ont contribué à répondre à ces questions:

  • comment valoriser de manière objective sa Biotech?
  • comment se préparer à son évaluation par des financiers?

ils ont d’abord insisté sur les composantes de la valeur:

  • valeur en l’état
  • potentiel interne de valorisation (avant partenariat)
  • valeur stratégique (synergie avec une pharma acheteuse)

Ont été reprises les méthodes classiques de valorisation, et notamment le DCF (discounted cashflow) et le DCF probabilisé.

Ces méthodes doivent être émises à l’épreuve:

  • de la dynamique de la start up (arbitrages, décalages temporels)
  • de la sortie (vente, licence, exploitation en propre).

Abandonner, croître, s’adapter, échanger: la méthode des « options réelles » s’ouvre au dirigeant, tou en gardant à l’esprit que toute évaluation peut se ramener à son RNPV (Risk-adjusted Net Présent Value), lequel sera naturellement affecté par le taux d’actualisation retenu (taux souvent faible 9-10% chez les Pharma, et plus élevé (13, 15 ou plus) chez les Biotech et leurs financeurs).

Entre la biotech et la pharma, le partage de valeur dépendra naturellement du stade de développement.

Les couts de la boite (et notamment ses couts de phase II et III) seront analysés, mais sont relativement prévisibles.

 

Plus difficile et plus importante est l’évaluation des revenus, du Minimum Peak Sales à atteindre, lequel est fonction:

  • de la taille de la cible
  • de la part de marché escomptée
  • et surtout du prix de vente projeté.

Ce dernier est la clé de tout l’édifice d’évaluation.

Il peut parfaitement être anticipé, notamment:

  • en examinant les concurrents sur le marché
  • en s’intéressant aux bénéfices phrase-économiques de notre molécule
  • et surtout en dialoguant le plus tôt possible avec les organismes de HTA (Health Technology Assessment).

Ces early dialogs sont favorisés en Europe au niveau de l’EMA par la possibilité d’interroger plusieurs autorités nationales (HTAs) simultanément.

Le manager de la biotech pourra enfin valoriser à un instant donné chaque élément de son portefeuille produit, pour aboutir en théorie à une valeur d’entreprise crédible.

Il prendra soin, s’il est coté, de confronter son évaluation avec celle des brokers, et surtout il n’hésitera pas à partager certaines de ses hypothèses avec eux, pour s’assurer de la cohérence de leur appréciation.

Bien entendu, dans un marché où les biotech françaises sont largement sous évaluées, ces calculs pourront se révéler sans rapport avec la transaction effective (même si la transaction effective reflète bien, pour l’acheteur, la « valeur stratégique » vue plus haut).

Dernier point: On attendra du manager de biotech qui évalue ainsi avec soin et avec réalisme ses candidats et son entreprise qu’il améliore sa gouvernance à la lumière de ces méthodes.

Les logiciels d’aide à la prescription désormais considérés comme des dispositifs médicaux

Par un arrêt du 7 décembre 2017, la Cour de Justice de l’Union Européenne considère que ces logiciels doivent être considérés comme des Dispositifs Médicaux (voir l’arrêt).

La Cour dit ainsi qu’un logiciel « dont l’une des fonctionnalités permet l’exploitation de données propres à un patient, aux fins, notamment, de détecter les contre-indications, les interactions médicamenteuses et les posologies excessives, constitue, pour ce qui est de cette fonctionnalité, un dispositif médical, au sens de ces dispositions, et ce même si un tel logiciel n’agit pas directement dans ou sur le corps humain »

La procédure de certification de ces logiciels devant la Haute Autorité de la Santé (HAS) devient ainsi inutile, ce qui était l’objectif des demandeurs.

Vos salariés voyagent? Il est temps d’envisager un contrat de type Assistance et Assurance

Vos salariés voyagent? Il est temps d’envisager un contrat de type Assistance et Assurance, composé d’un ensemble de garanties couvrant tous les risques liés à la mobilité professionnelle :
le rapatriement sanitaire,
les frais médicaux/hospitaliers jusqu’à 5 000 000 €
l’annulation/modification d’une mission
l’assurance bagages
individuel accident et RC
le retour impossible
les imprévus aériens
Les retours nécessaires au domicile (naissance, décès,..)..
Pour :
une vingtaine de salariés
Zone Monde Entier
la prime est de moins de 75 euros TTC par salarié et par an…

Alors pour votre tranquillité et pour le bien-être de vos équipes, contactez-nous sur info@safetrial.fr

France Biotech se muscle !

Christian Pierret, ancien ministre délégué à l’industrie, devient conseiller spécial de Maryvonne Hiance, présidente de France Biotech, avec comme objectif de contribuer à aplanir les difficultés fiscales ou financières de ces jeunes entreprises.

Associé du cabinet d’avocats August&Debouzy, ancien maire de St Dié et député des Vosges, Christian Pierret est déjà administrateur de 3 biotech (Deinove, Abivax et Pharnext).

Rappelons que France Biotech, avec 170 adhérents, est la principale association des entreprises innovantes du monde de la santé.

Safetrial est membre associé de France Biotech.

Comment assurer sa biotech?

Les biotech sont devenues une pièce indispensable du puzzle de la santé, entre la recherche publique et les « big pharma ». Ce sont elles en effet qui permettent de donner corps à des concepts de laboratoires, en agrégeant des talents et des capitaux privés pour les transformer en molécules (ou méthodes, ou dispositifs médicaux, …) commercialisables à large échelle.

On compte plus de 400 entreprises de biotechnologies en France, ce qui signifie qu’il s’en crée plusieurs dizaines par an. La question est : Dans quelles conditions ?

 

Que doit retenir un fondateur de biotech (qui est déjà sur tous les fronts : Locaux, équipe, R&D, financement, …) en termes d’assurances ?

 

Trois leçons simples :

 

La biotech est une entreprise comme les autres

La biotech est une tech

La biotech est .. une biotech

 

1 La biotech est une entreprise comme les autres :

 

Essence-même de la biotech (à la différence de l’ « équipe de recherche »), la biotech est une personne morale, une société qui doit donc de manière basique assurer :

 

11 sa responsabilité civile :

 

Même si la police Responsabilité Civile initiale sera peut-être frustre ou incomplète (simple RC Exploitation), elle doit être présente au premier jour.

 

12 ses locaux, son matériel :

 

Là, ça se complique : Souvent la biotech :

            -sera hébergée dans le labo d’autrui

            -partagera son matériel avec autrui (et utilisera le matériel d’autrui)

 

Il faut ici cerner les priorités, et identifier notamment des équipements-clés, couteux, à protéger en priorité (ex : une HPLC).

 

Pour les matériels, elle retiendra l’idée des contrats « bris de machine » bien adaptés à la protection de matériels neufs, complexes, couteux.

 

13 son dirigeant, son personnel :

 

Compliqué là-aussi : l’entreprise est souvent aussi un assemblage de personnes sous contrats (variés, avec des statuts variés). Pour tout arranger, ces personnels sont fréquemment éparpillés (au début) sur plusieurs sites.

 

Peu importe, il convient de mettre en place ab initio:

 

-pour le dirigeant (président, gérant, …) la prévoyance et la santé

-pour le personnel (même s’il n’y a qu’un employé) une prévoyance et une assurance santé collectives.

 

Responsabilité civile, biens, dirigeant, personnel : la biotech a son équipement de base (d’entreprise « comme les autres »). Mais la biotech n’est pas une entreprise comme les autres : c’est aussi une start-up, une tech !

 

2 La biotech est une tech :

 

Deuxième considération, avant d’être une entreprise de recherche en sciences de la vie, la biotech est une « simple » start-up, c’est-à-dire une très jeune entreprise, avec des méthodes originales de développement. La biotech… est une tech !

 

Plusieurs conséquences :

 

21 Ses dirigeants sont souvent très jeunes :

 

Plus que d’une assurance, c’est surtout de conseils en la matière qu’ils doivent s’entourer.

 

22 Certains voyagent beaucoup :

 

L’entreprise essaime, une première implantation US est définie : l’entreprise met en place un programme d’assurance santé/rapatriement.

 

23 Les dirigeants sont sous la pression de leurs bailleurs de fonds :

 

Leurs financeurs et investisseurs vont très naturellement exiger plusieurs choses :

 

-la mise en place d’assurances-emprunteur à chaque fois qu’ils feront appel au marché bancaire (dette senior mais aussi crédit-baux, crédits-relais,..).

 

Rappelons à ce sujet que la biotech n’est en rien tenue à accepter l’offre d’assurance que lui fait son établissement bancaire (et qu’elle a même vivement intérêt à faire faire un devis par un courtier, l’écart de prix étant sensible).

 

-la mise en place d’une assurance Responsabilité des Dirigeants (RCMS ou D&O) :

 

Complémentaire de la Responsabilité Civile de l’entreprise, cette police protège le dirigeant (et donc indirectement ses bailleurs) contre des mises en cause personnelles (de plus en plus fréquentes).

 

Pas toujours facile à obtenir quand on a quelques mois d’existence et zéro chiffre d’affaire (nous reviendrons sur ce point)…

 

-la mise en place d’une assurance Homme-Clé :

 

Du même type que l’assurance-emprunteur, mais avec ici l’entreprise comme bénéficiaire, cette police permet ici de recueillir des fonds en cas de décès, maladie ou indisponibilité du créateur (par exemple pour mettre en place un manager de transition).

 

On visera ici soit l’obtention d’un capital, soit la dévolution d’une « indemnité journalière » (versée le temps de l’indisponibilité).

 

-le renforcement de l’ensemble des garanties d’assurances :

 

Plus les capitaux octroyés grandissent, et plus le risque des investisseurs est élevé. A fortiori, à l’introduction en Bourse, les autorités et les professionnels de la place vont exiger un programme d’assurance :

            -souscrit auprès de compagnies de premier plan,

            -avec des niveaux de garanties confortables,

programme qui sera d’ailleurs détaillé dans le Document de Référence.

 

24 L’entreprise (souvent) ne fait pas de chiffre d’affaires :

 

La « tech » brûle du cash, c’est-à-dire qu’elle se finance et consomme des ressources, sans production immédiate de CA.

 

C’est le sort de beaucoup de tech, mais est encore plus marqué chez les biotech (dont le cycle de développement est parfois plus long).

 

La conséquence essentielle est que l’assureur… ne comprend rien ! La plupart des polices, des ratios sont assis sur le sacro-saint chiffre d’affaires. Au courtier d’expliquer, et de trouver des solutions différentes (forfaits, assiettes « masse salariale », etc).

 

25 L’entreprise est tournée vers l’international :

 

Nous l’avons dit, les managers voyagent. Très vite, une implantation à l’étranger se dessine.

 

Vigilance ! La plupart des polices sont très « franco-françaises » et ne prévoient que parcimonieusement une activité à l’étranger (sans implantation). Et l’assureur se déclarera souvent impuissant à trouver une solution… La solution : Que le courtier génère une police US par exemple via un broker des Lloyd’s.

 

La biotech est :           -une entreprise comme les autres

                                               -une tech

 

Mais ce n’est pas n’importe quelle tech…

 

 3 La biotech est .. une biotech :

 

Plus qu’une entreprise en démarrage (une start-up), plus qu’une start-up très tournée vers l’innovation, la biotech ambitionne d’agir sur l’innovation dans le domaine :

 

-des sciences de la vie

-du médical

-des molécules

-des ingrédients

-des méthodes d’analyses

-des dispositifs médicaux (medical device)

 

Elle prend donc à sa charge (elle « privatise ») un risque autrefois assumé par la recherche publique, par l’Etat, ses grands organismes : risque vital, environnemental, … qui plus est sur des procédés ou des molécules parfois totalement innovants.

 

Les conséquences en assurance sont de deux ordres :

 

31 RC médicale :

 

La biotech va devoir contracter, auprès d’un assureur spécialisé, une police (assez couteuse) garantissant les dommages pécuniaires qu’elle ferait subir à autrui.

 

Il s’agit d’assurer :

 

-les risques liés à l’exploitation :                  

blessures occasionnées dans un labo tiers à l’occasion d’essais par exemple

 

-la responsabilité civile professionnelle :     

-erreur de protocole

-interprétation erronée de résultats

 

qui pourront être reprochées à la biotech :  

                                                           -par un partenaire (CRO, big pharma,.)

                                                            -par une autorité de santé

                                                            -par un patient

                                                            -par un bailleur de fonds

 

Cette RC médicale qui couvre la société dans son activité courante de développement ne suffit pas en phase d’essais cliniques.

 

32 Assurance Essais cliniques :

 

Les risques spécifiques encourus (molécules nouvelles, testées sur parfois plusieurs pays) ainsi que la réglementation (en France la loi Huriet-Sérusclat (n° 88-1138)) vont l’obliger à mettre en place une police d’assurance ponctuelle (ayant une validité au-delà de la fin de l’essai cependant).

 

Les plafonds de garantie (par patient, par protocole, par essai) vont varier selon :

 -la législation du pays

 -le souhait de la biotech de se couvrir plus ou moins  largement

 

 Le certificat d’assurance correspondant est une pièce essentielle demandée par le comité d’éthique validant la faisabilité de l’essai.

 

Les documents de base demandés pour la cotation sont :

            -la nature de l’essai, de la molécule

            -le protocole

            -la lettre d’information au patient

           -les pays où se déroule l’essai

           -le nombre de centres et de patients « randomisés » par centre

 

 

Conclusion :

 

 La biotech est « un drôle d’animal » par bien des aspects (finalité, organisation, fonctionnement, financement).

 

En assurances, c’est un peu la même chose : son programme d’assurances est un savant mélange de polices tout à fait banales (assurances de locaux par exemple) et de polices très spécifiques (RC médicale, bris de machines, essais, …).

 

Le programme d’assurances de la biotech contribue à sa pérennité et sa crédibilité, vis-à-vis des sphères financières et réglementaires. Elle aura ainsi tout intérêt à utiliser les conseils et les services d’un courtier spécialisé en la matière.