Biotech recherche DAF, désespérément

Un article d’avril 2019 de Rose Mistri-Sommers du cabinet de recrutement Russel Reynolds illustre les difficultés de recrutement des DAF dans le secteur des biotech.

Même si l’article est centré sur le contexte US (plus dynamique en termes d’IPO), il peut donner matière à réfléchir aux biotech françaises.

-Il souligne d’abord (aux US) l’explosion du nombre de biotech listées (plus 126 firmes en 5 ans).

-il rappelle la tendance à ne recruter de CFO qu’originaires du secteur

-le phénomène est aggravé par le caractère « insulaire » des biotech (un DAF y a en moyenne 15 ans d’expérience du secteur, alors qu’aucun autre secteur ne dépasse les 8 ans)

-cette rétention entraîne une tendance à étoffer les missions du DAF, vers un rôle de COO, vers des fonctions de stratège ou autre.

-la rareté pousse les biotech (même si leurs boards y sont réticents) à recruter des contrôleurs de gestion senior venant de « big pharma », sans expérience du poste. Une expérience en Relation-investisseurs ou en banque d’affaires sera aussi appréciée.

-la même rareté encourage des débauchages en provenance d’autres secteurs, de préférence technologiques (comme les dispositifs médicaux).

-quand la biotech arrive en phase de commercialisation, un DAF venant d’un secteur complexe et à faible marge peut s’avérer fructueux.

-il insiste enfin sur la nécessité de mieux planifier les évolutions de carrière du DAF et de son service.

Les logiciels d’aide à la prescription désormais considérés comme des dispositifs médicaux

Par un arrêt du 7 décembre 2017, la Cour de Justice de l’Union Européenne considère que ces logiciels doivent être considérés comme des Dispositifs Médicaux (voir l’arrêt).

La Cour dit ainsi qu’un logiciel « dont l’une des fonctionnalités permet l’exploitation de données propres à un patient, aux fins, notamment, de détecter les contre-indications, les interactions médicamenteuses et les posologies excessives, constitue, pour ce qui est de cette fonctionnalité, un dispositif médical, au sens de ces dispositions, et ce même si un tel logiciel n’agit pas directement dans ou sur le corps humain »

La procédure de certification de ces logiciels devant la Haute Autorité de la Santé (HAS) devient ainsi inutile, ce qui était l’objectif des demandeurs.

Une revue des grands CROs

Dans la revue ClinicalLeader,  une revue un peu ancienne (2015) mais intéressante des grands sociétés de service en essais cliniques (CROs) au niveau mondial.

L’étude met bien en valeur:

-la course à la taille par fusions/absorptions

-la nécessité pour les petits CROs de se spécialiser

-les nouvelles alliances stratégiques qui s’opèrent entre CROs et entreprises de services spécialisées en analyse de données

Une étude plus récente de 2017 (mais en réalité réactualisant une étude 2015) peut être trouvée chez Outsourcing-Pharma, étude, elle,  limitée au marché US.

Sur FranceInfo, une protestation de France Biotech

« On complexifie le système de manière aberrante » : les essais cliniques au cœur de la protestation de l’industrie de la recherche

Des entreprises de technologies innovantes dans le domaine de la santé ont adressé mercredi une lettre à la ministre de la Santé, révèle franceinfo. Elles demandent une simplification du processus d’autorisation des essais cliniques sur l’homme.

 

« Les délais sont considérables pour avoir les autorisations de réaliser les essais cliniques. En France, on peut mettre 12 à 18 mois, contre 4 mois en Belgique par exemple. »

Maryvonne Hiance, présidente de France Biotech